« M’occuper de mon enfant a été le boulot le plus fatigant de ma vie » – Les Echos Start

Quelques heures après avoir pris dans ses bras sa fille qui venait de naître, Jean-Briac a ouvert son ordinateur. « Je n'étais pas obligé de travailler mais je me mettais la pression tout seul, explique celui qui est alors business analyst dans une entreprise de l'agroalimentaire. J'ai réalisé que ce n'était pas normal, que j'étais en roue libre, que je n'arrivais pas à décrocher du travail. »

Le jeune papa s'interroge : qu'est-ce qui lui importe le plus, au fond : cet emploi qui l'absorbe ou sa famille ? Réponse 2. « Je me suis dit que ce serait plus logique que je m'occupe de ma fille que de faire un job que je n'aime pas plus que ça et dans lequel je ne vois pas vraiment de sens. »

Six mois plus tard, il démissionne, pour devenir père au foyer. « Je ne me suis pas donné de deadline et je n'avais pas de projet, hormis de passer du temps avec ma fille », rembobine-t-il. Et ce, sans toucher d'aides sociales mais en puisant dans ses économies.

(...)

Une parenthèse plus acceptée

Aurélie Judlin, directrice d'Equilibres, cabinet de conseil spécialisé dans les enjeux de la diversité et de l'inclusion en entreprise, confirme que pour ces parents qui s'éloignent du marché du travail, la reprise d'activité n'est pas évidente. D'abord, parce qu'avec un trou de quelques années sur leur CV, ils ont objectivement moins de chances de décrocher un entretien que d'autres qui n'ont cessé de travailler. Pour celles et ceux qui arrivent à rencontrer un recruteur, Aurélie Judlin recommande d'être en position offensive. « Il faut assumer ce choix, le valoriser, bien vendre le projet que vous avez mené. »

Pour elle, les parents au foyer sont dans une période propice. « Depuis la pandémie, on parle beaucoup plus d'équilibre vie pro et vie perso. Leur discours est plus entendable par les employeurs que par le passé. »